Il existe des films qui ne font pas trop de bruit à leur sortie ou encore pire qui font un bide… mais qui deviennent cultes par la suite.
C’est sans doute ce qui pourrait arrive au dernier film de jean Michel Ribes « Musée haut, musée Bas ».
Pourquoi ça ? Parce qu’il s’agit d’une sorte d’ovni cinématographique à mi chemin entre la série télé « Palace » (également conçu par Jean Michel Ribes), les « Breves de comptoirs » et « bouillon de culture ». Le scénario est à la fois simple et compliqué puisqu’il repose tout simplement sur un lieu, en l’occurrence un musée avec toute la vie qui peut l’animé : ses visiteurs ploucs, experts ou pseudos experts, ses employers passionnés ou désabusés, ses artistes parfois à la limite du ridicule …
Pour faire un petit rappel, « Musée haut, musée bas » est l'adaptation cinématographie de la pièce homonyme écrite par Jean-Michel Ribes. Celui-ci nous rappelle comment sa pièce est née : "Je me suis mis à écrire des personnages qui se promenaient dans un musée, un peu comme on tapote sur un piano pour trouver un air, et peu à peu, ils m'ont entraîné dans ce lieu libre et fou où se mêlent l'imaginaire, le sublime, l'élevé, mais aussi le grotesque, le ridicule, le moche, bref le haut et le bas. Je me suis vite aperçu que les chefs-d'oeuvre qui m'intéressaient étaient les gens qui regardaient les chefs-d'oeuvre. Je suis parti m'isoler quelques jours à Naples pour essayer de mettre tout cela sur le papier et puis en rentrant à Paris, je me suis décidé à placer ce charivari sur scène."
Pour faire simple : on adore ou on déteste !
On peut adorer …
Les répliques ultras efficaces et très drôles. Les réflexions sur l’art contemporain et sur le statut d’œuvre d’art.
Une mise en scène où on retrouve l’esprit de « Palace » mais avec des moyens plus importants, on se rapprocherait plus d’un film des Monty Pithon.
Le casting particulièrement bien fourni avec des comédiens qui s’en donnent à cœur joie : Fabrice Luchini magnifique en gardien de musée blasé, Michel Blanc en conservateur anti-nature, Pierre Arditi déprimé par une Isabelle Carré excessivement joyeuse, André Dussolier en ministre de la Culture perdu dans une expo photos de bites …
Il y en a tellement que je préfère vous inviter à jeter un œil directement ici : http://www.allocine.fr/film/casting_gen_cfilm=129366.html
Toutes les références culturelles cachées dans la mise en scène.
Mais on peut aussi détester…
Les quelques longueurs un peu « ennuyeuses » et qui sont, selon moi, en trop. C’est un point important car c’est à mon avis à cause de ça que le film pourrait connaitre un buzz négatif… car ça lui donne un petit côté élitiste par moment.
Un parallèle et un antagonisme art/nature … pas évident… « La campagne, c’est de l’art mal copié »
Une fin assez délirante, trop pour certains… je vous laisse la surprise mais c’est apocalyptique ;-)
Conclusion : moi perso j’ADORE mais c’est vrai que ça aurait pu être plus efficace.
Par contre, si vous n’aimez pas le burlesque et l’art en général… restez chez vous ;-)
Plus d’infos sur le film : www.museehaut-lefilm.com
Et juste pour vous donner l’eau à la bouche, un petit extrait avec le génial Luchini :